Esther Nawkaw - The sea does not like to be restrained

"> Cette peau si tannée et ces yeux noirs en amandes contrastant avec l'émeraude des Irlandaises typiques amènent toujours cette première question lorsque tu rencontres quelqu'un : D'où viens-tu? Evidemment, il y'a des réponses toutes faites, parfois vulgaires mais ce n'est pas dans ton caractère de laisser un ignorant vivre dans ses stéréotypes quand bien même tu ne comptes plus les fois où tu as du narrer l'épopée des Nawkaw. Evidemment, tu écourtes sachant parfaitement qu'on désire savoir comment tu es arrivée ici, prouvant ainsi que la plupart ne s'intéresse à l'Histoire que quand une série ne mettant en scène que des beaux acteurs et du sexe en fait une adaptation. Tes grands parents ont fuit la Grande Rafle canadienne, refusant de voir leurs enfants se faire enlever pour être soumis par des Blancs ou mis dans des pensionnats sordides afin de s'adapter aux colonisateurs. Utilisant leurs économies, les Nawkaw, famille étendue, donnèrent leurs moindres économies à des passeurs pour fuir vers les USA. Le voyage fut difficile, comme cela peut l'être pour des clandestins ou des migrants. Une fois à Conroy Hills, ton grand-père eu la chance de rencontrer d'autres natifs américains connaissant un homme qui l'aiderait lui et sa famille à s'installer dans cette nouvelle contrée*. C'est ainsi que ton grand-père et ta grand-mère s'installèrent à Bodéwadmi. Toute ta famille devint marin-pêcheur, sauf ta grand-mère qui apprit à faire de sublimes bijoux avec un rien et te transmis ce don.  C'est naturellement qu'elle reprit son petit métier tandis que son époux fut engagé sur un bateau Le rêve américain arrive pour certains. Satisfait par le travail acharné de feu papy Nawkaw, son employeur n'ayant pas d'héritier lui légat l'entreprise. Celle que ton père possède actuellement. Ta mère, coréenne de naissance et ne faisant pas parti de cette réserve qui vous avait si agréablement accueillit, se lassa rapidement du charme exotique et de la belle stature de ton patriarche. Quand elle pu partir avec un jeune et riche comptable, elle ne se fit pas prier pour s'envoler. C'est ta grand-mère qui t'appris ce que tu sais faire maintenant. Elle te manque, elle et ton grand-père passionné de mythes et de légendes qu'il aimait vous raconter à ton frère et toi quand vous étiez enfants. Celles de son pays. Les Bodéwadmi avaient les leurs et celles là aussi, tu aimais déjà les entendre.
Fillette même adolescente, tu étais sans histoire. Tu avais compris que les professeurs accordaient plus de privilèges et libertés surtout à ceux en qui ils avaient confiances. Sans pour autant leur faire les yeux doux, ils ne t'ont jamais donné la moindre heure de colle même si tu le méritais. Parfois, tes petites vengeances ne passaient pas inaperçues mais personne ne naît fin stratège. À tes dix-huit ans, tu as arrêté de laisser ta tête dirigée pour laisser ton cœur le faire. Mauvaise idée mais le loup montre toujours patte blanche avant de se révéler. Persuadée qu'une fois marié, ton mari et toi vivriez de folles aventures, tu t'es laissé passer la bague au doigt. Sauf que ton homme n'avait aucune parole et dépensa votre petit pécule pour vos voyages dans une voiture. Ironie du sort, c'est dans celle-ci qu'il mourut alors qu'il revenait du bar, alcoolisé. Les mauvaises langues aiment affirmer que ton frère trafiqua les freins mais il est toujours des horribles personnes pour changer la vérité. Tu ne pleuras pas. Comment regretter cette homme qui abusait de toi, te frappait, trompait et humiliait chaque jour ? Tu t'en veux encore d'avoir été aussi stupide. Tu n'aurais pas du craindre tes sentiments et rester avec ce jeune homme pour qui ton cœur commençait à battre. La maison conjugale fut vendue et tu revins vivre parmi les tiens. Tu continua à faire des bijoux de nacre et aide parfois en mer. Malheureuse ? Non, les beaux jours sont revenus, ta vie sera juste différente.